Chacun son chantier

Comme tout couple qui se respecte et chez qui prime la communication, nous avons beaucoup discuté les chantiers à lancer pour l’année 2005. Nous sommes arrêtés sur deux choses et non pas des moindres : une maison et un bébé.

Alors on fait des plans pour que les évènements s’imbriquent parfaitement. On s’est mis d’accord sur le fait que je débutais la maison avec lui, mais qu’il assumerait beaucoup plus sur la fin, pour que je puisse m’occuper de mon chantier, et que si je lui demandais sa participation pour le bébé au début, pour le reste "tu s’occupes de rien, je s’occupe de tout !"

Pour la date de début, c’est à peu près facile. t’as les plans, il suffit de faire venir la pelleteuse, t’as les gènes, tu sais qu’il sera petit, tout nu, et la peau claire (pas de gène récessif d’ancien esclave africain dans la famille). Après commence le suspens, qu’est-ce que cela donnera à la livraison. Et surtout à quelle date !

Et c’est là que tout part en vrille.

Tu crois que tu l’auras pour la fin de l’année... Mais il y a en peu plus d’intempéries que prévues, les matériaux ne sont pas disponible immédiatement, tu réfléchis des heures à la meilleure façon de faire tenir "ce bordel que dans la notice y disais que c’était hyper facile", et finalement tu te dis qu’on y sera pour le milieu de l’année prochaine.

Dans le même temps, il peut arriver que les évènements se précipitent.

Tu crois que tu l’auras pour la fin de l’année... Mais un soir tu rentres tranquille du boulot, tu te vautres sur le canapé et en te levant tu t’aperçois qu’il y a une fuite dans la tuyauterie, et qu’il faudrait changer le joint. Non en fait tu ne te dis pas tout ça, tu dis "chéri, je crois qu’il vaudrait mieux aller à l’hôpital". C’est plus court, plus concis et ça exprime bien ta pensée du moment.

Après, tout est sur le même principe : il faut bien lire la notice d’utilisation, comme ça t’es pas surpris quand on te dis il faut crognoter les fourrures sur les montants pour éviter que ça bouge, ou "poussez, madame, poussez". C’est les abdos du hauts qui sont forts utiles dans ces moments là (profitez, c’est "le" conseil technique de l’article).

Résultat des opérations : le premier chantier est loin d’être fini alors que le second a besoin d’occuper une pièce du premier : vous suivez !

Bon on s’arrange, et ça fait partie de l’aventure. Dans les deux cas c’est que du bonheur, surtout quand tu t’aperçois que la porte des chiottes de l’étage passe juste sur la sous-pente. Et puis l’important, c’est l’entourage ! les castors, les sage-femmes, les ouvriers, l’anesthésiste, les fournisseurs, les puéricultrices. Encore qu’heureusement que le personnel médical est plus doux, plus précautionneux, plus prévenant que peux l’être un vendeur de matériaux. Ca évite de subir "qu’est-ce que j’peux faire pour vous ma p’tite dame" dès qu’on a besoin d’un renseignement ou les commentaires aigris d’une ...asse frustrée en caisse. Quoi que dans les deux cas, la facture soient salées. A présent l’unité de mesure c’est le dépassement d’honoraire de la péridurale. D’ailleurs on a acheté hier pour une péridurale de matériaux de plomberie.

Bon, je vous laisse regarder les photos de la maison du bonheur.

PS : il est pas mal ton placo, mais qu’est-ce qu’il est beau mon fils !